France- Isolement systématique de faits anti musulmans
Le Parquet national antiterroriste a refusé de se saisir de l’assassinat d’Aboubakar Cissé, tué le 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), avançant l’absence de revendication idéologique, le caractère « isolé » de l’acte et une phase d’observation. Pour autant, insultes ciblées, préméditation avérée, filmage revendicatif et projet de récidive dessinent une logique terroriste claire et soulèvent plus largement la question du traitement judiciaire des affaires touchant les musulmans et les immigrés.
Fait isolé : une notion paradoxale
- Si, juridiquement, tout crime est d’abord un acte isolé, c’est l’enquête qui permet de le rattacher à un contexte ou à une série d’événements.
- La qualification « antimusulmane » inscrit ce meurtre parmi d’autres violences visant la même communauté, rompant l’idée d’un incident strictement ponctuel.
- Le principal mis en cause envisageait la commission d’autres attaques similaires, attestant d’un projet de récidive.
Loin d’être un événement unique, l’assassinat d’Aboubakar s’inscrit dans une dynamique islamophobe partagée, ce qui invalide le caractère prétendument isolé de l’acte.
Phase d’observation contestable
- Cette étape, justifiée par la volonté de consolider l’instruction, prolonge l’absence de qualification explicite et retarde une possible saisine du PNAT.
- Dans d’autres lieux de culte, un laps de temps équivalent aurait été taxé d’incurie ou de négligence.
- Me Mourad Battikh, avocat de la famille, dénonce un deux poids deux mesures : « C’est choquant : le PNAT ne s’est pas saisi de l’affaire, il reste en observation », ajoutant qu’« à aucun autre lieu de culte on ne prendrait le temps d’observer avant d’agir ».
Cette lenteur institutionnelle interroge la cohérence de la réponse judiciaire face à la dimension idéologique du crime.
Au-delà de ce dossier, une interrogation plus large se pose sur la difficulté de la justice française à traiter les affaires impliquant la communauté musulmane et la cause des immigrés : de l’innocence longtemps contestée d’Omar Raddad aux polémiques entourant Malik Oussekine ou Adama Traoré, jusqu’à l’assassinat d’Aboubakar Cissé, le sentiment d’un traitement différencié persiste et appelle à une réflexion sur "l’isolement" systématique de faits anti-musulmans.
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