Accord historique en Syrie : Damas et les Kurdes scellent la réconciliation

Last Updated: 4 mai 2025

Damas, 10 mars 2025 – Dans un geste marquant un tournant décisif pour l’avenir de la Syrie, le président intérimaire syrien, Ahmad Charaa, et le commandant des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), Mazloum Abdi, ont signé ce lundi un accord historique visant à réintégrer le nord-est de la Syrie sous contrôle de l’État syrien. Cet accord, salué comme une avancée majeure pour l’unité nationale, met fin à des années de divisions et de tensions entre Damas et les Kurdes syriens.

Les termes de l’accord : souveraineté et intégration

L’accord prévoit plusieurs mesures clés pour rétablir la souveraineté syrienne sur les zones kurdes. Les villes de Qamichli, Hassaké et Kobané seront désormais administrées par le gouvernement central, tandis que les forces de sécurité kurdes (Asayish) seront intégrées dans la police nationale syrienne. Les FDS, quant à elles, seront réorganisées en une branche de l’armée syrienne. « Cet accord est une victoire pour tous les Syriens. Il garantit notre unité et notre capacité à reconstruire notre pays », a déclaré Ahmad Charaa lors de la cérémonie de signature (Al-Akhbar, 10 mars 2025).

Les ressources stratégiques, notamment les champs pétroliers d’Omar et de Soueïdia, passeront également sous le contrôle exclusif de l’État syrien. Cette mesure met fin à des années d’exploitation par des acteurs étrangers et locaux, souvent soutenus par des forces extérieures.

Gestion des camps de djihadistes : une priorité sécuritaire

L’un des aspects les plus sensibles de l’accord concerne la gestion des camps de déplacés, comme celui d’al-Hol, où sont détenus des milliers de combattants de Daech et leurs familles. Ces camps, jusqu’ici sous contrôle des FDS, seront transférés sous la tutelle des forces de sécurité syriennes. « Nous ne pouvons pas laisser ces camps devenir des bombes à retardement. Leur gestion doit être centralisée pour garantir la sécurité de tous », a expliqué Mazloum Abdi (SANA, 10 mars 2025).

Retrait américain : un contexte favorable

L’accord intervient dans un contexte de retrait complet des troupes américaines du nord-est de la Syrie, un processus initié en 2019 sous l’administration Trump et achevé en 2025. Ce retrait a permis à Damas de reprendre le contrôle de zones précédemment sous influence américaine. « La présence étrangère en Syrie a toujours été un obstacle à notre souveraineté. Aujourd’hui, nous tournons la page », a affirmé Ahmad Charaa (The New York Times, 11 mars 2025).

La Turquie salue un pas vers la stabilité

La Turquie, qui s’est toujours opposée à la formation d’une entité kurde autonome à sa frontière sud, a salué l’accord. Ankara a obtenu des garanties de Damas concernant la sécurité de ses frontières et a annoncé une réduction de sa présence militaire dans le nord de la Syrie. « Cet accord est un pas vers la stabilité régionale et une lutte commune contre le terrorisme séparatiste », a déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdoğan (Anadolu Agency, 11 mars 2025).

L’influence d’Abdullah Öcalan

L’accord du 10 mars 2025 s’inscrit dans l’évolution idéologique du mouvement kurde, influencé par les écrits d’Abdullah Öcalan, le leader emprisonné du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Öcalan a appelé à dépasser les revendications séparatistes en faveur d’une intégration politique respectant les droits des Kurdes au sein des États existants. « La véritable menace pour les peuples kurdes et arabes ne vient pas de nos frères, mais de ceux qui veulent nous diviser pour mieux nous dominer », a déclaré Mazloum Abdi, citant Öcalan (Kurdistan24, 10 mars 2025).

Réactions régionales et internationales

La Ligue arabe a salué l’accord, y voyant une contribution à la stabilité régionale. « Cet accord contribue à la préservation de la souveraineté nationale de la Syrie », a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit (Al-Jazeera, 11 mars 2025). Les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite ont également exprimé leur soutien, soulignant l’importance de l’unité arabe.

En revanche, Israël, qui a longtemps misé sur la fragmentation de la Syrie, voit cet accord comme une menace à ses ambitions dans la région, notamment concernant le plateau du Golan. « Une Syrie unifiée et forte est un défi pour notre sécurité », a déclaré un responsable israélien sous couvert d’anonymat (Haaretz, 10 mars 2025).

Les BRICS dans l’attente

Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) n’a pas encore réagi officiellement à l’accord. Cependant, la normalisation des relations internes en Syrie pourrait limiter les opportunités d’ingérence étrangère, notamment de la part de la Russie et de la Chine, qui ont historiquement soutenu le régime syrien (RT, 10 mars 2025).

Conclusion : vers une Syrie unifiée

L’accord du 10 mars 2025 entre Damas et les Kurdes représente une avancée majeure pour la Syrie. En mettant fin aux divisions internes et en reprenant le contrôle de son territoire, la Syrie renforce sa souveraineté et ouvre la voie à une reconstruction durable. « Cet accord est le début d’une nouvelle ère pour la Syrie et pour toute la région », a conclu Mazloum Abdi (Syria Times, 10 mars 2025).

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